samedi 31 mai 2014

Encore et toujours le niveau! et puis les rythmes scolaires!

    Sur une dizaine d'années le niveau des CE2 a baissé! Celui des CP dans le même temps se serait  amélioré! Pas très logique en effet, de meilleurs élèves en CP devraient donner de meilleurs élèves en CE2. Alors on s'interroge.
     Sur Europe 1 il y a quelques jours, Laurent Bigorgne directeur de l'Institut Montaigne avait été convié pour donner son avis sur cette étude comme expert en la matière, l'Institut Montaigne ayant publié en 2010 "Vaincre l'échec à l'école primaire".  Et il a parlé enfin de pédagogie! C'est un progrès car ce rapport sur l'échec n'en parlait pas, comme si les méthodes d'apprentissage n'étaient pas en cause dans l'échec des enfants.
     Au moment de cette publication, j'avais écrit à Claude Bébéar, président fondateur de cet institut pour lui proposer mon projet de création d'école expérimentale et il m'avait invitée à rencontrer Laurent Bigorgne et Daniel Laurent. J'avais beaucoup espéré de cette rencontre et je ne m'attendais pas à aussi peu d'écoute et d'intérêt. En les quittant j'avais pensé que dans ce milieu d'intellectuels on ne parlait qu'entre grosses têtes bien diplômées. Dommage! Les idées peuvent venir de la base.... que de temps perdu!
    En fin d'émission, Laurent Bigorgne a émis l'idée qu'il fallait faire appel à des chercheurs. On a déjà eu ça avec les "experts" du ministère, les "pédagogistes" qui n'ont rien apporté, bien au contraire. C'est du pratique, du bon sens qu'il nous faut! On a eu un émetteur de bonnes idées fondées sur la pratique et la réflexion, c'est Marc Le Bris, instituteur breton déterminé à faire réussir les enfants et qui réussissait à le faire dans son école: ses élèves étaient les meilleurs au collège et lui, l'enseignant le plus mal noté du département. Comment comprendre? Il a parlé, il a écrit "Et vos enfants ne sauront pas lire ... ni compter", plein de bon sens et très convaincant. Et il n'était pas seul!
    Alors si on n'étudie pas ce qui marche, pourquoi encore des chercheurs?

   Et maintenant voilà la fronde de quelques communes qui refusent d'appliquer la loi sur les rythmes scolaires: trop chère et trop compliquée à mettre en œuvre! Ce n'est pas très étonnant, la gauche de Peillon a perdu les élections municipales, cela a libéré quelques  maires  qui manifestent leur opposition à cette loi mal pensée, mal ficelée.
    Il y avait quand même quelque chose de plus simple pour ajouter une 1/2 journée de classe (ce qui a existé il n'y a pas longtemps) et raccourcir le temps de travail quotidien. En France, les enseignants sont très mal payés. Au lieu d'en embaucher 60 000 de plus  on aurait pu simplement augmenter un peu leur salaire et leur demander de travailler le mercredi ou le samedi matin et d'arrêter le travail de leur classe vers 15h chaque jour ou avec une répartition plus libre dans la semaine, le temps restant étant réservé, sous leur responsabilité,  aux activités sportives, artistiques, culturelles et autres.
     Mais pourquoi faire simple si on peut faire compliqué? 

lundi 12 mai 2014

Je reviens longtemps après, et encore les rythmes scolaires!

     Après une longue interruption, je reprends ce blog. Il y a tellement à dire que personne ne dit!
     J'ai été très occupée pendant un an, j'avais une maison pleine et j'ai consacré le temps restant à retravailler la méthode de lecture que j'avais élaborée pour ma classe de CP avec le but d'essayer de la faire éditer. Je n'ai pas complètement terminé.
     Le nouveau ministre a accepté l'héritage et essaie d'aménager la loi sur les rythmes scolaires pour qu'elle soit un peu mieux accueillie et qu'elle soit plus facile à appliquer. Cela ne vient apparemment à l'idée de personne de suggérer qu'il serait sage de renoncer à une réforme qui pose tant de problèmes et coûte très cher.
    La loi veut adapter le temps scolaire au rythme d'attention de l'enfant dans le but d'une meilleure acquisition des connaissances et pour éviter de fatiguer les enfants. Tout d'abord la fatigue supposée des enfants dépend surtout du rythme de vie des familles, de l'heure du coucher, du travail scolaire qui traîne trop tard le soir.  Ensuite l'acquisition des connaissances dépend de l'efficacité des méthodes pédagogiques, du bon sens, de l'exigence bienveillante de l'enseignant, c'est cela qui fait réussir.
    Comme je l'ai sûrement déjà dit, dans ma classe de CP, j'avais pris la liberté d'adapter le rythme de travail de la classe aux besoins des élèves. J'arrêtais donc la classe, un jour sur deux à peu près, une heure avant la sortie et dans la classe je faisais une heure de soutien avec ceux qui en avaient besoin, en les prenant un par un. Pendant ce temps, les autres, les 3/4 de la classe, lisaient, dessinaient, prenaient des jeux de société et cela se passait très bien sans fatigue, sans loi, sans débat inutile. Il suffit de faire confiance au bon sens des enseignants et de les libérer du carcan pédagogique 
    On peut se demander quelle réflexion précède la naissance d'une réforme, celle qui a fait la semaine de 4 jours comme celle qui veut revenir, d'une façon très compliquée, à la semaine de 4 jours 1/2. Quel gaspillage de temps, de moyens pour ces réformes qui ne servent à rien, coûtent cher, énervent tout le monde et dans lesquelles l'intérêt de l'enfant n'est pas démontré.
   La plus grande sagesse serait de renoncer, je pense que renoncer, parfois, c'est avancer!