samedi 16 février 2013

Bonheur d'enseignant.

  Comment faire confiance à des ministres et  un président qui se trompent gravement dans leurs prévisions, dans leurs décisions, et surtout à un ministre de l'Education qui en est encore à "plus de moyens" alors qu'il faudrait faire mieux avec moins et que c'est possible?
   Restons calmes et parlons d'autres choses plus positives! Par exemple de la pratique de l'enseignant dans sa classe, du bonheur d'enseigner et, pour la classe de CP, que je connais bien, du travail passionnant de faire entrer ses jeunes élèves dans un monde nouveau, celui de l'écrit, de les amener à une parfaite autonomie face à un texte.
    Avec la méthode alphabétique, cela se fait tranquillement, au rythme de chacun. Comme la journée de classe est longue, on le sait, je demandais souvent  à mes élèves vers 15h30  de tout ranger, de préparer leur cartable, je leur proposais de prendre des livres dans la bibliothèque du fond de la classe, de se regrouper pour jouer aux cartes ou aux échecs, de dessiner ou colorier, ou de faire un petit exercice en plus. Et pendant 1 heure, dans un calme relatif, c'est vrai, je prenais, un par un, les quelques  élèves qui avaient besoin de soutien et d'entraînement, chacun très heureux de travailler seul avec la maîtresse.  En quelque sorte, un aménagement du rythme scolaire sans autorisation, ni problème! Et une classe où aucun élève ne se trouve en difficulté!
    Pendant la classe un jour, une petite fille qui avait un peu de mal à lire, a levé vers moi un visage radieux: "Maîtresse! mais, je peux lire!" Elle avait lu toute seule le titre d'un livre, "la petite sirène". Je lui ai répondu, "Bravo, et bientôt tu pourras tout lire tout seule". J'étais encore plus émue qu'elle: un de mes très bons souvenirs de cette classe de CP.
     Un enseignant doit être bien formé, évidemment, mais je crois qu'avant tout, il doit avoir envie de transmettre, la patience de bien expliquer, avoir une attitude bienveillante, savoir s'adapter à chaque enfant. Il doit avoir du bon sens, et aussi du courage pour oser  se libérer des directives et méthodes proposées si elles ne correspondent  pas à ce qu'il veut faire  qu'il sait plus efficace.
   

lundi 11 février 2013

Difficile réforme!

         Quand on réforme, il faut prendre son temps, consulter, vraiment réfléchir et être prudent car c'est très difficile de revenir en arrière..... La semaine de 4 jours est en place depuis à peine 5 ans  et on s'aperçoit maintenant qu'il fallait conserver la semaine de 4 jours 1/2.
          C'est vrai, la journée de classe en primaire est trop longue! Mais c'est tellement compliqué de la raccourcir et d'un coût élevé pour les communes qui prennent en charge, pour une grande partie, la garde des enfants après l'école. Et puis les enfants resteront à l'école aussi longtemps, et même plus, puisque les parents, en France, ne sont pas disponibles pour les récupérer et le changement, pour eux, sera imperceptible chaque jour, avec 1/2 journée de travail en plus. Quand on compare avec les autres pays, ce qu'on fait souvent, il faut tout comparer.
          En France presque toutes les mères ont une activité professionnelle et les enfants sont gardés par les services communaux jusqu'à 18h ou 18h30. Pour que les enfants bénéficient d'une journée de classe moins longue,  il faudrait que les horaires des parents correspondent à celui des enfants, ou que les femmes abandonnent leur emploi en devenant mères, ce qui se passe dans de nombreux pays. Ce n'est guère imaginable en France.
              Le mauvais classement des petits Français n'est pas la conséquence de journées trop longues, ni de rythmes  scolaires mal adaptés, car, je le répète et beaucoup d'autres avec moi, ce sont les méthodes pédagogiques qu'il faut changer, ainsi que l'état d'esprit, l'attitude des enseignants et l'organisation du travail dans la journée.
              Peut-on faire confiance à nos responsables politiques qui décident de réformes aussi légèrement et qui se trompent souvent?
               L'école n'est pas près d'être refondée utilement pour le bien et la réussite des enfants.