mercredi 19 septembre 2012

Refondation?

  Dans Télérama de cette semaine qui annonce en couverture, "Sauvez l'école", il y a un entretien entre le ministre Vincent Peillon et le sociologue Jean-Pierre Terrail, entretien révélateur qui montre bien que le programme du Ministre n'a de refondation que le nom.
  Dans l'entretien, J.P. Terrail pose clairement le problème des méthodes, il dit qu'en France on n'a jamais fait d'études sur l'efficacité des méthodes contrairement aux Etats-Unis où de nombreuses enquêtes ont montré "la supériorité manifeste de la méthode syllabique". Le Ministre reconnaît  qu'il y a des méthodes plus efficaces que d'autres et il ajoute: "Mais les méthodes relèvent des libertés pédagogiques. Evitons que l'école ne soit le lieu d'affrontement d'expertises."
  Donc pour éviter l'affrontement, ne changeons rien, ne reconstruisons rien, continuons tranquillement d'ignorer comment un enfant apprend. Mais comment peut-on parler de refonder l'école si la liberté des enseignants( assez relative) est plus importante que la réussite des enfants? Pour qui et pour quoi l'école existe-t-elle? On se moque vraiment des enfants.
  Mon projet veut justement démontrer, dans une petite école expérimentale,  que la méthode syllabique ou alphabétique apprend à lire à tous les enfants, et cela sans agitation ni affrontement car c'est la réussite des enfants qui décidera de la vérité.
   

lundi 17 septembre 2012

Liberté, égalité, fraternité

   La devise de la France pourrait devenir la base d'un vaste programme d'éducation civique, "Liberté, Egalité, Fraternité".
   Il n'y a pas de liberté sans responsabilité. L'homme est un être libre mais la liberté ce n'est pas faire tout ce qu'on veut, sans limites, la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres. Etre libre s'apprend: éducation à la responsabilité, au discernement, éveil de la conscience, connaissance du bien et du mal.
   On parle beaucoup d'égalité aux enfants mais on en déforme la signification: nous sommes égaux, nous devons donc tous avoir la même chose, faire les mêmes choses, les mêmes études. Il serait utile d'expliquer que l'égalité dont on parle, c'est l'égalité de tous devant la loi, l'égalité des droits de chacun et quand on parle des droits de l'homme, ne pas oublier les devoirs. J'ai expliqué à mes élèves de CP, chaque année, que la nature n'était pas égale, ni juste: il existe des personnes très belles, d'autres beaucoup moins, voire laides, des personnes en bonne santé, d'autres malades ou handicapées, des personnes plus intelligentes que d'autres, des enfants qui apprennent très vite, d'autres lentement. En revanche on doit avoir le même respect pour une personne pauvre et malade que pour un personnage brillant et célèbre. On doit respecter la dignité de chaque personne quelle qu'elle soit.
   Et puis la fraternité qui demande que chacun se considère comme le frère de l'autre, apprend la solidarité, pourrait apprendre à l'enfant à trouver son bonheur dans le bonheur des autres, à rendre heureux autour de lui.
   Et puis dès le début de la scolarité, on pourrait chercher ce qui rend l'homme vraiment heureux, chercher dans la vie des exemples de belles actions, donner de la valeur au bien. Il y avait au programme du CP la découverte du monde, ce que je faisais à ma manière, c'était plutôt une découverte de la vie, une réflexion sur la vie. Mes élèves avait un cahier pour cela que j'avais appelé le"cahier du bonheur" dans lequel, hélas, il n'y avait pas assez de traces de nos conversations, car le temps me manquait.
   Il faut avancer sur le chemin du bien par imprégnation, c'est ça l'éducation et ça commence très tôt. Il faut oser parler du bien et du mal, ce qui a été un peu oublié depuis pas mal d'années; peut-être qu'une laïcité mal comprise a mis à la porte tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à la religion, le bien, le mal, toutes ces valeurs rétrogrades qui réduisent la liberté de l'individu.

dimanche 16 septembre 2012

Contre la violence: la liberté de choisir l'école.

  Dès la rentrée la violence est là: violence des élèves, violence des parents et ce scandale des enseignants agressés. Ces manisfestations de violence sont les symptômes d'un malaise réel, celui des élèves qui ne savent pas où ils vont, celui des parents devant les difficultés de leurs enfants, elles sont les conséquences de la crise de la famille, de celle de l'éducation et de la perte d'autorité qui caractérise ces 30 dernières années.
  D'une éducation positive et incitative ( il y a bien longtemps!) on est passé à une éducation négative qui vise surtout à dénoncer le mal et je ne crois pas qu'on éloigne le mal en le mettant à la une. A une époque on donnait à lire aux enfants la vie d'hommes ou de femmes exemplaires ou la vie des saints, c'était tout de même plus formateur que le rappel incessant de tout le mal dont l'homme est capable (racisme, viol, drogue, etc ...). "Il vaut mieux enseigner la vertu que condamner les vices" écrivait Comte-Sponville il y a quelques années dans son "Petit traité des grandes vertus".
   Tous les ministres ont essayé de combattre la violence à l'école qui n'est pas un phénomène nouveau, ils ont demandé aux enseignants de faire de l'éducation civique. Maintenant on lance la morale laïque, les mots changent mais rien ne changera.
   Il y a 2 sortes de violence, l'une, visible, choquante et inquiétante, celle des coups qu'un élève porte à son professeur et l'autre, invisible, celle de la maltraitance pédagogique qui empêche un enfant d'apprendre facilement. Celle-ci est en partie cause de l'autre.Sont en cause aussi le laxisme à l'école comme à la maison, le manque de respect des élèves qui parlent d'égal à égal à leurs professeurs, la perte des moyens de faire respecter l'autorité, la victimisation des enfants issus de quartiers difficiles à qui on donne des excuses.
  Alors la morale, pourquoi pas? Il faut surtout que les enfants puissent s'épanouir en apprenant avec des méthodes faciles, logiques, progressives, dirigés par des enseignants à l'autorité et à l'exigence  bienveillantes.
   Il faudrait surtout donner aux parents le droit de choisir l'école de leurs enfants, ils se donneraient plus de mal pour les éduquer, deviendraient plus exigeants, pour que leurs enfants soient admis dans l'école qu'ils auront choisie. Ce serait une mesure de justice, ce désir de choix existe mais la possibilité de choisir est une sorte de privilège pour quelques uns de ces Français qui ont l'égalité des droits comme devise.

lundi 10 septembre 2012

La rentrée, pour moi aussi!

  Sont-ils si nuls? C'est apparemment la question d'actualité mais elle concerne surtout le traitement de la crise économique (dette, croissance, emploi).
   Et la refondation de l'école, alors? Là, la question, pour moi, ne se pose même pas, ils sont vraiment nuls, menteurs, décevants, ils ne refondent pas. Rien ne changera. Des moyens supplémentaires avec plus de postes, la suppression des notes qui traumatisent nos élèves, les plus malheureux du monde, et puis la morale laïque, dernière trouvaille au contenu peu clair.
  Ce ne sont pas les moyens qui manquent et casser le thermomètre n'empêchera pas les élèves en difficultés d'être malheureux. Ce sont les mauvaises méthodes employées presque partout et l'état d'esprit des enseignants qu'il faut changer.
  La gauche évidemment repart sur ses errements précédents mais la droite est et a été sans idées ni convictions, ni courage dans ce domaine de l'école.
  La situation a changé, la droite se trouve maintenant dans l'opposition, elle est donc libérée de la charge de gouverner, plus libre de parler et d'agir. Le domaine de l'école offre un champ d'action large et libre, c'est le seul domaine politique où on peut créer selon ses idées et c'est un domaine intéressant car il touche tous les parents, presque tous électeurs. La droite libérée peut donc commencer à refonder vraiment l'école qu'elle ne gère plus et, sur une réalisation réussie comme celle que je propose, établir les bases d'une opposition nouvelle et constructive.
  Oui, j'insiste, je répète, je continue, je suis poussée par les parents désemparés qui ont réagi à la lecture de mon blog, par tous ceux que j'ai réussi à convaincre, tous les parents d'enfants en difficultés et par SOS Education. Donc j'insiste encore sur la situation déplorable de l'enseignement en France et surtout de l'enseignement primaire et sur la possibilité réelle, avec la création d'un centre de rattrapage et d'une petite école, de démontrer qu'on peut faire autre chose, ouvrir une autre voie à l'école.
  Il faut concurrencer l'école publique sur son terrain de la gratuité en scolarisant les mêmes élèves. C'est sur ce terrain qu'il faut se battre, ce que ne peut faire, avec ses ècoles privées payantes, Anne Coffinier à qui on m'envoie souvent, pour qui j'ai une grande estime et qui fait un travail formidable, mais il faudra beaucoup de temps pour que cela fasse de l'ombre à l'école publique. Une concurrence sur le même terrain que l'école publique serait très efficace et c'est cette concurrence, stimulante, qui aidera l'école à changer.